Après les intempéries, « j’ai encore de l’eau dans mes prairies »
Les inondations ont laissé des séquelles dans le Pas-de-Calais. Témoignages d’éleveurs.
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Benoît Hédin, agriculteur sur deux sites (Brexent et Courset) dans le Pas-de-Calais, a été fortement touché par les inondations à la fin de 2023. Les conséquences sont toujours visibles, accentuées par les pluies du printemps. « J’ai encore de l’eau dans mes prairies, je ne sais pas si je vais pouvoir amener mes bêtes partout », soupirait l’éleveur de 60 vaches laitières, le 3 juin dernier. Dans d’autres parcelles, ses animaux sont sortis, avec du retard. « Il restait un peu d’eau mais il fallait les emmener car avec la douceur l’herbe poussait. »
Inquiétudes pour le maïs
« Les vaches piétinent et mangent peu l’herbe qui est montée, ajoute Jean-Pierre Clipet, secrétaire général de la FDSEA 62. Nous sommes encore quasi en ration hivernale tout en ayant une forte inquiétude pour la récolte de maïs fourrage à venir. Nous savons déjà que le rendement et la valeur alimentaire ne seront pas au rendez-vous. »
La reprise des terres asphyxiées a été très compliquée au printemps, notamment dans les sols argileux en fond de vallée. Au début de juin, plus de 10 % des pommes de terre du Nord-Pas-de-Calais n’étaient pas plantées.
Au 3 juin, Benoît Hédin n’avait pas encore semé 13,5 hectares de maïs fourrage, sur les 37 hectares prévus. Il a dû retourner son colza inondé pour le remplacer par des cultures de printemps. Il fait face aussi à des problèmes de structure du sol, avec des ravines imposantes « à hauteur de hanche ».
L’éleveur a touché 14 000 euros d’aide d’urgence à la trésorerie, le reste devrait suivre. Heureusement, ses bâtiments ont été peu abîmés. D’autres éleveurs vont, eux, devoir les délocaliser car ils sont trop dégradés par les inondations et les remontées de nappes.
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